Points forts des SSII/ESN d’Europe Centrale

ssii-peco
16 novembre 2018

L’Europe Centrale n’est plus méconnue en Europe de l’Ouest, mais elle n’est pas non plus bien connue. Historiquement très liée à la défunte Autriche Hongrie, la zone PECO est aujourd’hui en partie personnifiée par le groupe dit de Visegrad. Regroupant des pays totalisant une population qui dépasse les 100 millions d’habitants, sa croissance a été élevée ces dernières années et l’enseignement supérieur technique a hérité de l’ancien système un haut niveau d’exigence.

Nous allons passer en revue ce qui fait de l’Europe Centrale une zone stratégique pour les SSII – ESN d’Europe de l’Ouest, et les différences qui existent entre les différents PECO.

Proximité intellectuelle de la zone PECO

Le travail des SSII – ESN est largement un travail intellectuel. Et dans ce contexte, collaborer avec des personnes de culture européenne, donc disposer de références communes, est un indéniable avantage.

De plus quelle que soit la langue de travail utilisée, pratiquement toutes les langues européennes (sauf la hongrois, le finlandais et… le basque…) ont une origine commune dans l’Indo Européen, donc la encore il existe une base commune par rapport a un asiatique, un africain, etc.

A cela s’ajoute Erasmus et consorts qui ont encore rapproché les mentalités dans les différents coins d’Europe.

Proximité géographique de l’Europe Centrale

L’Europe Centrale est très proche physiquement, qu’on songe seulement au Danube qui traverse une large partie du continent Européen. Les distances sont faibles entre les pays, et vu la densité de population, les axes autoroutiers sont nombreux, on peut relier des pays non limitrophes en une seule (certes parfois un peu longue) traite.

La densité de population permet également un maillage dense de lignes aériennes, avec notamment beaucoup de lignes directes, et pas seulement entre les capitales.

Enfin, la densité du continent européen permet une grande proximité horaire, c’est bien le maximum si on arrive à 3 heures de décalage d’un bout à l’autre du continent, et le plus souvent il n’y a pas de décalage horaire entre le donneur d’ordre et la SSII Est-orientale sous traitante, ou simplement une heure d’écart, ce qui reste minime.

Proximité administrative pour les SSII

Entre la plupart des pays, il est bien loin le temps ou un visa était nécessaire dans les deux sens. Cela touche bien sur les pays de l’Union Européenne, entre lesquels une simple carte d’identité valide suffit pour voyager. Mais même au delà, les citoyens Serbes, Moldaves etc peuvent aussi maintenant voyager avec uniquement un passeport moderne

Les implications opérationnelles de cette mobilité sont importantes ; des chefs de projet peuvent venir facilement, parfois de manière impromptue, chez la SSII centre-européenne partenaire, ou à l’inverse, ce sont des chefs de projets, architectes, développeurs d’Europe Centrale qui peuvent venir dans les locaux de l’ESN maître d’ouvrage pour des réunions, briefings, etc.

Quelles Europe(s) Centrale(s) pour les ESN ?

En fait, il n’y a pas une seule Europe centrale, mais il y en a plusieurs, assez différentes ;

Le première regroupe grosso modo les pays rentrés dans l’UE dès 2004, à savoir la Pologne, la République Tchèque, la Hongrie, la Slovaquie ainsi que les Pays Baltes et la Slovénie. Ces pays sont très proches de l’Europe de L’Ouest, mais ils ont vu leurs coûts salariaux monter progressivement.

Au passage ces pays sont aussi membre de l’espace dit Schengen, qui supprime quasiment les frontières internes pour les échanges de personnes.

Ensuite on retrouve le flanc balkanique de l’UE, avec la Roumanie et la Bulgarie, rentrées dans l’UE en 2007, et on peut leur adjoindre la Croatie, dont l’économie est à un niveau de développement comparable, et qui ne fait pas elle non plus partie de l’espace Schengen. Ici aussi, les formalités aux frontières internes à l’UE restent très légères, et ces 3 pays disposent d’infrastructures satisfaisantes, et en cours de renforcement.

A noter que ceux deux premiers groupes permettent de bénéficier de diverses aides disponibles dans le cadre de l’UE (comme ce fut le cas pour le crédit impôt recherche, etc)

On trouve ensuite un troisième groupe de pays d’Europe Centrale non membres de l’UE, mais qui en sont relativement proches par les échanges, et les politiques de convergences mises en place. On peut par exemple citer la Serbie, dans une certaine mesure la République de Moldavie, et cette liste n’est pas exhaustive.

Enfin, il existe des zones plus instables, dans lesquelles les infrastructures ne permettent pas forcément d’assurer en continu la fourniture de courant, les accès internet, la pleine liberté de voyager qui sont nécessaire pour réaliser aujourd’hui à distance des services informatiques fiables. On pourra citer les entités récemment émancipées que sont le Kosovo, la (ou les ?) Bosnie(s) voire la Macédoine, et surtout l’Ukraine, en guerre civile larvée depuis plusieurs années, et dont les infrastructures de production de courant électrique notamment, souffrent d’un sous investissement chronique qui ne cesse d’inquiéter les spécialistes du domaine…

La Transnistrie pourrait aussi rejoindre cette catégorie des « Semi Etats » de fait non reconnus par un grand nombre de pays…

 

Les pays d’Europe Centrale ont donc de vrais arguments pour séduire les ESN d’Europe de l’Ouest, une partie de leurs informaticiens ont d’ailleurs choisi de partir y travailler directement, au delà du phénomène du onshore PECO assez largement pratiqué par les SSII allemandes. Il est certain que les salaires des informaticiens d’Europe Centrale ont beaucoup augmenté au cours des 20 dernières années, mais d’une part c’est logique dans un contexte de pénurie d’informaticien assez généralisé vu la numérisation rapide des économies, et d‘autre part ces hausses de salaires ont permis de fixer une large partie des informaticiens dans leur pays d‘origine, permettant un développement beaucoup plus étalé, sain et durable de ces pays. Ceci d’autant plus que leur marché intérieur, auparavant modeste, se développe plus vite que les marchés à l’export…