Jusqu’à quel point un prestataire informatique nearshore doit il être polyvalent ?

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31 août 2017

La richesse et la diversité des technologies et outils actuels imposent aux prestataires qui développent des sites web d’être polyvalents. Essayons de voir jusqu’à quel point cette polyvalence est souhaitable.

La polyvalence du sous-traitant informatique est nécessaire

Tout d’abord, cette polyvalence est l’un des facteurs différenciants par rapport à un freelance qui, seul, aura du mal à exceller dans tous les domaines du web. Le fait de compter plusieurs dizaines de salariés permettra au prestataire informatique d’apporter une diversité en terme de profils, et donc de compétences.

Ensuite le web lui même implique de travailler avec des profils différents ; un très bon graphiste web est rarement aussi un excellent programmeur PHP, et vice et versa.

Enfin, vu la diversité des outils disponibles, et aussi les besoins des entreprises qui ont besoin d’un site sur mesure, il est trop dangereux de ne se spécialiser que sur un seul outil, en acceptant par exemple juste de développer des sites sous WordPress, ou sous PrestaShop, sous Symfony ou ce que vous voudrez d’autre.

Il faut parfois aller au-delà de son domaine d’expertise web « évident ».

Des compétences en apparence annexes dans le CV d’un salarié ne doivent pas être négligées. Par exemple dans le cas d’un web designer, qui outre le domaine du web, a bien connu aussi celui du « print », à savoir l’impression de supports de communication physique. En principe, chez nous, il fait un travail sur le web, mais si un client qui a besoin d’une solution de communication globale apparaît, nous sommes en mesure de lui proposer un package incluant la création de supports de print…

Ensuite, si le client veut aller encore au-delà, ne disposant pas de solutions d’impression fiables, (de plaquettes, etc) nous pouvons assurer aussi cette partie, pas par nous même car cela ne fait pas partie de notre domaine d’expertise, mais en ayant recours à des sous traitants connus et sérieux.

Au delà, dans des cas ou le besoin client est très diversifié, il nous est aussi arrivé de réaliser une offre « commune » avec une SSII confrère et « amie », de sorte que nous avions répondu sur la partie graphisme web et front office de la demande, tandis que le partenaire avant proposé des ressources en programmation sur un langage spécifique sur lequel nous n’avions pas d’expertise. Nous avions été sélectionné par le client, avions collaboré pendant plusieurs années avec lui, et avons toujours gardé de très bon rapports avec les décideurs de cette époque.

Enfin, il est nécessaire d’étudier régulièrement l’utilisation de nouveaux outils, d’une part car certains sont en perte de vitesse (Joomla,…) et d’autre part car nous souhaitons pouvoir répondre à une part conséquente des besoins de la galaxie Open Source. C’est la raison pour laquelle nous sommes venus successivement à WordPress, PrestaShop, Symfony, et nous regardons maintenant Laravel de très près…

On doit cependant savoir jusqu’où ne pas aller trop loin dans son catalogue de services web

Il faut d’abord s’assurer que son sous traitant ne va pas avoir tendance à sous traiter lui aussi, avec tous les risques qu’une sous traitance en cascade aura sur la maîtrise de la qualité, et des délais.

Par ailleurs, il vaut mieux éviter de jouer le rôle d’un intermédiaire sans valeur ajoutée. Lorsqu’un client potentiel nous consulte sur une technologie sur laquelle nous n’avons pas d’expertise, au lieu de mettre en place un chef de projet qui ferait l’intermédiaire vis a vis d’un sous traitant, pour obtenir un hypothétique pourcentage de la VA, nous préférons orienter les clients potentiels directement vers un confrère qui maîtrise la technologie, sachant que rien n’empêche le confrère en question de renvoyer l’ascenseur, à l’occasion, dans un cas similaire…

Enfin, on ne peut pas étendre à l’infini la palette des technologies maîtrisées. Chaque nouvelle techno introduit aussi de nouvelles contraintes et complexités. Ainsi par exemple dans le cas des applications mobiles, nécessitant l’usage de plusieurs technologies différentes, et donc la constitution de nouvelles équipes spécifiques, cela augmente fortement le risque de perte de contrôle si le management « très stable » de l’entreprise ne connaît pas bien ces techno, ceci en cas de démission voire de débauchage de telle ou telle équipe…
Il faut aussi des commandes conséquentes et assez stables pour pouvoir « alimenter » de manière à peu près régulière chaque équipe spécialisée dans une technologie. Bien sûr, les développeurs peuvent être polyvalents, mais la polyvalence ne peut pas être totale, c’est la raison pour laquelle nous avons jusqu’à présent été très prudents sur les technologies mobiles, et nous sommes à l’inverse beaucoup impliqués sur le responsive design qui était le prolongement naturel des technologies que nous avions toujours utilisées.

En conclusion, il est primordial de bien déterminer les domaines stratégiques d’une entreprise… ce qui est dans son coeur de métier… ou pas… pour choisir entre ce qu’on fait en propre, ce qu’on peut sous traiter, et ce qu’il vaut mieux laisser à un confrère.
Dans cette optique, la nécessité de maintenir en permanence un bon niveau d’expertise sur tous les outils utilisés en interne ne doit pas être négligée. Car il faut rester sur des fondations solides…